Après Cuzco : Arequipa. La nuit dans le bus a été plutôt bonne et toutes les promesses qu’on nous avait faites pour nous vendre le ticket (à moindre prix en plus) ont été respectées : nous avons eu un snack le soir, des sièges plus qu’inclinables et des couvertures ! Parfait. On aime bien quand les trajets se passent comme ça :-), ça nous permet d’entamer la journée sans être épuisés ! Arrivés à la gare de bus, une péruvienne nous accoste pour nous proposer un plan de la ville gratos et en même temps, elle nous « vend » un hôtel à 40 Soles…C’est notre budget, c’est là où était allée l’une de nos rencontres de voyage et elle nous paye le taxi pour y aller alors…banco !
On s’installe à l’hôtel et après une bonne douche, on part à la recherche d’un bon petit-déjeuner, direction le marché (comme à notre habitude). Un petit sandwich au fromage, une part de gâteau et un jus de fruits frais plus tard, c’est bon, on est fin prêts pour « affronter » la visite d’Arequipa. Premier constat : nous sommes en hiver au Pérou mais nous dirions plutôt que nous sommes sur une mi- saison niveau température : trop chaud pour les chaussures de rando mais trop frais pour les tongs alors on met enfin nos Newfeel (ces petites baskets de Decat’) – jusque-là , tout va bien -. Mais les Newfeel, elles n’ont pas des semelles antidérapantes d’où notre premier constat sur cette ville : il semblerait qu’ils polissent les dalles des trottoirs tous les jours !!!! Ah oui, ces dalles sont jolies, mais cela nous a valu des centaines de glissades tous les jours, surtout qu’ils ont la bonne idée de faire des pentes légères pour pouvoir traverser la rue : absolument pas pratique !
Une fois ce premier constat, de très grande importance, fait, on peut se concentrer un peu plus sur Arequipa en elle-même. D’abord le marché, que nous adorons comme toujours…sauf les têtes de mouton ensanglantées (on est vite sorti de cette section).
On se balade ensuite dans la ville et on y admire l’architecture. Tous les bâtiments (ou presque biensûr) sont faits en sillar (pierre de taille volcanique). Cette pierre est blanche (on nous avait parlé d’un blanc immaculé mais on trouve ça plutôt grisâtre) et provient de la lave des volcans alentours (une lave blanche ?). En tout cas, Arequipa est entourée de 3 volcans et l’un d’eux : le Misti, est majestueux : un vrai volcan comme on se l’imagine : bien conique !
C’est une jolie ville mais, comme on nous avait parlé d’une ville absolument magnifique, on est un chouïa déçu…
Le midi, on retourne au marché (biensûr) et on se décide à enfin goûter aux spécialités péruviennes. C’est un peu plus cher qu’un menu classique mais quand même, il faut tout essayer ! Et comme on ne fait pas les choses à moitié, on les goûte toutes en une assiette : on commande un mélange de 3 spécialités : le Ceviche (poisson cru imprégné d’oignons et de citron), le Rocoto (un poivron farci avec un mélange de viande très piquant !) et le pastel de papas (une sorte de gratin dauphinois). Il faut avouer que les 3 ne vont absolument pas ensemble ou plutôt que le Ceviche ne va absolument pas avec les 2 autres…Et puis le Ceviche qu’on a goûté n’était sans doute pas le meilleur : trop d’oignons et trop acide…Mais le reste nous a ravis (sauf le Rocoto trop épicé pour Elise). Au moins, on aura goûté au moins une fois !Â
On passe une après-midi tranquille avant de se rendre, à 17h, au couvent de Santa Catalina pour une visite de « nuit »â€¦Le couvent de Santa Catalina est l’une des principales « attractions » de la ville. Fondé en 1580, il se visite depuis 1970 et représente une véritable mini-ville dans la ville (20 000m² de surface !). Il est ouvert 2 soirs par semaine et cela permet notamment de le visiter à la lueur des bougies et des feux de cheminée, comme d’antan (il paraît)…alors on a hésité avec la visite de jour, mieux pour les photos mais on trouvait ça cool comme idée, de le visiter de nuit…Alors c’est parti.
On pénètre dans cette enceinte comme des gosses, curieux et plein d’attentes pour ce site phare du Pérou. On suivra une guide pour découvrir le couvent dans un premier temps. Elle nous amène dans les enceintes principales du couvent.
On découvre d’abord le parloir, seul endroit où les nones avaient un contact avec l’extérieur. C’est un couloir austère bordé de fenêtres cloisonnées en bois, à travers lesquelles les nones s’entretenaient avec leurs proches de l’extérieur sans les voir. La seconde fille de chaque famille noble était destinée au couvent ; elle y rentrait jeune et n’en sortait plus jamais (sauf à renoncer à devenir none, au mépris de jeter l’opprobre sur ses parents). Bref, pour un début de visite, ça jette un froid. Mais ça complait notre voyeurisme qui va pouvoir découvrir un endroit resté interdit à l’extérieur pendant près de 400 ans.
On se dirige ensuite vers le cloitre des novices. Un joli patio entouré d’un couloir sous arche qui mène à 7 grandes chambres. Bon, les meubles sont un peu austères et cela manque de chaleur, mais c’est confortable pour l’époque. Après, quand on apprend que chaque fille effectuait 4 années de noviciat avant de devenir none, on comprend leur recherche du confort ; quand on apprend ensuite que chaque année, la famille versait une pension de 100 pièces d’or au couvent, on comprend mieux la grandeur des chambres !
On pénètre dans l’enceinte des nones. Le cloitre est plus grand que celui des novices. Il est peint en bleu, décoré de fresques en haut de chaque arche ; c’est coloré. Mais surtout, il débouche en face sur 2 rues. Et là , la magie opère. Alors qu’on passe de cour en cour, on commence à ressentir l’ambiance d’un village avec des rues pavées bordées de maisons. La lumière du jour disparait progressivement et laisse place à la lueur de l’éclairage électrique ou à la bougie qui crée une atmosphère chaleureuse.
Chaque maison est bâtie sur un plan commun : une cour, une cuisine, une grande pièce de vie qui comprend le lit de la nonne et une petite chambre pour l’esclave ; pour les maisons partagées entre deux nones, il faut ajouter 1 à 2 chambres pour les nones, et 1 pour l’esclave de la seconde none. Car vous l’aurez compris, chaque none avait au moins une esclave. Celle-ci faisait la cuisine, allait faire les courses à l’extérieur, etc. Bref, un vrai couvent de luxe ! Surtout qu’à ce qu’il paraît, les nonnes avaient le droit d’organiser des réceptions et d’inviter des musiciens …Il faut dire que, comme on l’évoquait plus haut, la dote pour entrer dans ce couvent était très élevée et les nonnes soigneusement sélectionnées. Ce n’est que 3 siècles après sa création que le pape Pie IX chargea la sœur Josefa Cadena de restaurer la discipline. Du coup, en 1871, cette dernière libéra les servantes et esclaves et renvoya les aristocrates en Europe. Le monastère garda sa fonction première, mais les chambres furent fermées et toutes les nonnes dormaient désormais dans une même pièce, les lits séparées par des rideaux et mangeaient toutes ensemble dans une seule et même pièce…On voit donc les 2 côtés de ce monastère mais on ne visite pas, biensûr, la partie encore active où 30 nonnes vivent encore. Une belle visite. C’était marrant de s’y balader à la lueur des bougies et des feux de cheminée…
Kevin part se confesser…Il en a bien besoin après avoir montré ses fesses au train Peru Rail…
Le lendemain, après une matinée « organisation », nous voilà partis pour prendre le bus de 11h45 direction Cabanaconde qui est la ville d’accès au très connu canyon del Colca. Ce canyon est long de 100km et sa profondeur varie entre 1000 et plus de 3000m ! Ce grand canyon est plus profond que le grand canyon des Etats-Unis (certes, mais on verra qu’il est quand même beaucoup moins beau !). En arrivant à la station de bus : première déconvenue, les horaires fournis par l’office du tourisme d’Arequipa ne sont pas les bons et le bus est en fait à 13h…Il va donc falloir attendre. On prend le temps de faire le tour des compagnies du coup pour prospecter pour notre prochain trajet pour se rendre à Quito (Equateur) et on mange nos sandwichs prévus pour le trajet…Et enfin, on peut partir ! 6h de bus plus tard (au lieu de 5), nous arrivons à Cabanaconde. Les paysages traversés étaient très beaux mais pas extraordinaires…On se rend compte qu’on devient de plus en plus difficiles à combler ! Arrivés à Cabanaconde, on se fait alpaguer par 3 touristes à la sortie du bus qui, tout excités, nous demandent si on va aller dans le cayon car la veille, il y a eu un tremblement de terre et on leur a dit que tout était démoli dedans et le chemin impraticable…Ah ? Bon, mauvaise nouvelle mais on est un peu pris de court là , on va d’abord se trouver un hôtel et on verra après…Le premier hôtel est plein et le deuxième, à cause du tremblement de terre, n’a plus de chambre assez sécurisée…Mais heureusement, la gentille propriétaire nous emmène (nous sommes 6 touristes dans le même cas) dans un autre hôtel, caché au fond d’une ruelle et non éclairé où la chambre est, au final, bien moins cher et très propre : ça nous va bien ! Par contre, la mamie, propriétaire de cet hôtel, nous parle également de ce tremblement de terre et que le chemin serait recouvert de pierres…Elle nous conseille de nous renseigner avant d’entreprendre toute rando dans le canyon.
On part manger un menu à prix modique, comme d’habitude, et on part se coucher : on verra bien demain.
Levés 6h, on part chopper le bus de 6h30 qui nous emmène, en 20 minutes, au Mirador del Condor : l’une des grandes attractions du canyon. De ce point de vue, on peut observer, paraît-il, des centaines de condors au petit matin. Sur la route, les néerlandaises rencontrées la veille nous annoncent qu’elles se sont renseignées concernant le tremblement de terre et que le sentier semblerait, en effet, impraticable pour descendre dans le canyon. Nous y avions prévu une rando d’une journée pour ne remonter que le lendemain…On réfléchit, on ne veut pas prendre de risque, pour finir, on voit peu d’intérêt à descendre dans le canyon et en plus, on se sent tous les deux nauséeux (quelque chose ne semble pas être passé)…Alors on décide d’attendre ces condors et de rentrer ensuite sur Arequipa.
L’autre mauvaise nouvelle, c’est que pour pénétrer dans cette région, il faut normalement payer un ticket de 70 Soles (20€)…Pour le moment, on y avait échappé mais en arrivant au mirador : contrôle des tickets ! Elise explique au contrôleur que nous ne souhaitons pas descendre dans le canyon, juste voir les condors et repartir mais cela lui importe peu : il faut payer. On s’énerve forcément un peu : mince alors, payer 20€ juste pour voir des condors voler dans leur milieu naturel, c’est de la folie !!! Mais ça ne change rien biensûr et puis on ne va quand même pas repartir sans avoir RIEN vu alors on paye…
On attend pas mal de temps avant d’apercevoir les premiers condors. C’est vrai que c’est impressionnant de les voir voler en dessous de nous, dans le canyon…Mais on nous avait tellement parlé de ce moment magique que, encore une fois, nous sommes un peu déçus…Et puis on s’attendait à être envahis par des condors, de tous les côtés et il y en a moins qu’escompté. Bon, c’est resté un moment cool que l’on a apprécié…
A 9h30, on voit un bus passer dans le bon sens…Allez, ça fait 2h30 que l’on observe les condors alors c’est le moment de repartir…
On passe tous les 2 un trajet un peu désagréable : très mauvaise digestion de la veille alors qu’on n’a presque rien mangé le matin et puis on est déçu…On a quand même fait 11h de trajet A/R pour aller voir ce foutu canyon et payé 20€ pour voir quelques condors. Alors même si c’était cool, on décrète malgré tout qu’ils ne valaient pas tout cet investissement !
Comble de notre super journée : à notre retour à Arequipa, on décide d’acheter notre ticket de bus pour Lima pour un départ 2 jours plus tard pour prendre un autre bus direct de Lima à Quito dès notre arrivée à Lima…Mais voilà , lorsque l’on retourne voir la compagnie en question, il s’avère que le bus Lima-Quito est plein biensûr !!! Et comme il n’y a qu’un bus tous les 3 jours…Eh bien on se retrouve dans une impasse. Tous nos plans (alors qu’on les avait faits la veille en se renseignant) tombent à l’eau. On passe 1h à se balader de compagnie en compagnie pour essayer de construire un trajet intelligent et ne pas rester bloquer 5 jours à Arequipa en attendant un bus direct pour Quito…On ne souhaite pas s’arrêter à Lima puisque nous y reviendrons à la fin de notre voyage notre vol retour étant de Lima. Alors 1h plus tard, ça y est, on a tout remis en place et on n’utilisera pas cette compagnie qui nous avait vendue du rêve et qui nous a provoqué cette fâcheuse désillusion !!! On est rancunier nous ! On achète donc un ticket pour aller à Lima avec une compagnie bon marché mais avec quand même, un minimum de service et un bon siège ; et de Lima, nous achetons un ticket pour Guayaquil, une ville au sud de l’Equateur, avec la compagnie luxe du Pérou : Cruz del Sur. De Guayaquil, nous achèterons un billet dernière minute pour se rendre à Quito. On part donc, comme prévu, 2 jours plus tard, pour 2 jours et 3 nuits en bus !!! Ce sera le plus long trajet en bus de notre voyage : il faut une première à tout !!! Pour finir, comme les bus pour Guayaquil sont les mêmes jours que les bus pour Quito, on doit quand même attendre à Arequipa 2 jours…
En attendant, on retrouve, enfin, après ce casse-tête et cette journée de m****, notre hôtel. Il y a des journées, comme ça, où tout tourne un peu au vinaigre…ça fait partie du voyage !
Le lendemain, c’est une journée « glande ». On décide de ne faire absolument rien. A 15h30, on se dit que quand même, il faudrait qu’on aille se balader un petit peu et on fait, encore une fois, une chose complétement folle : on va prendre un verre !!!! Cela nous est rarement arrivé durant notre voyage de se poser dans un bar, pour prendre un verre. Mais c’est notre sortie de la journée, alors on fait une folie : un pisco sour chacun ! Wouah ! 😉
Et voilà , enfin, notre dernière journée à Arequipa et, probablement, la meilleure. Aujourd’hui, nous partons participer à un cours de cuisine. La cuisine péruvienne est réputée comme une bonne cuisine alors c’est le pays idéal en Amérique du Sud pour ce genre d’activité. Nous étions les premiers à nous inscrire l’avant-veille alors nous avions eu le droit de choisir le menu : ceviche et un autre plat de poisson. Mais il s’avère qu’ils n’ont pas pu trouver de poisson frais et que du coup, le menu a changé : traditional menu, soit causa rellena (une sorte de pie de pomme-de-terre) et lomo saltado (bœuf sauté). Bon, le changement de menu nous importe peu, de toute façon, on aura toutes les recettes à la fin :-).
Nous sommes 8 pour le cours : 4 canadiens et 2 belges en plus de nous. Le cadre est magnifique : un jardin ombragé et l’on cuisine dehors :-). Natalia, notre chef du jour, parle un très bon anglais et est absolument géniale !!! Bref, on passera un super moment et on se régalera, encore une fois.
En plus du cours de cuisine, on s’est inscrits au cours de Pisco Sour biensûr ! Nous ne sommes plus que 4 pour cette réalisation et c’est, encore une fois, génial. Natalia nous parle de l’histoire du Pisco mais surtout, nous apprend à réaliser ce délicieux cocktail. On se transforme donc, pour 30 minutes, en barmen professionnels avec notre shaker ! C’est sûr, dès qu’on rentre, on s’achète au moins un shaker (et on essaiera, biensûr, de ramener 1 ou 2 bouteilles de pisco). Il faut qu’on vous fasse goûter ce bon breuvage quand même, maintenant qu’on sait le faire !!!
Réalisation de Kevin:
Et réalisation d’Elise:
Voilà qui rattrape, un peu, notre séjour à Arequipa ! Merci Natalia !
Et voilà , bye bye Arequipa ; bye bye Perou (mais on reviendra, ne vous inquiétez pas) et à bientôt en Equateur !!! Rendez-vous compte, même si nous reviendrons au Pérou pour notre vol retour, l’Equateur est notre dernier pays de ce voyage ! Quelle émotion !
Sympas, ca l air bien ces petits cours de cuisine et de cocktail. Profitez en bien et bon courage pour ce long trajet, car ca va vraiment etre bien long… gros bisous
Oh oui, le trajet fut long mais plutôt bon…On est étonnamment arrivés en forme à Quito! Alors?????? Le retour en France pour vous?!!?? Pas trop dur? Profitez bien, nous on découvre votre parcours via votre blog petit à petit – quelle idée de s’être connus à la fin de votre périple, ça fait beaucoup à lire d’un coup! Bisous à vous!
Après les cuisiniers marocains, les cuisiniers péruviens!
On va avoir beaucoup de plats à découvrir.
Des plats marocains, indiens, thaïlandais, cambodgiens et maintenant péruviens: préparez vos estomacs!!! Dans tous les cas, ce sera bien relevé!
Au fait, petite réclamation : nous n’avons pas eu les résultats du concours pour le prix du repas bolivien !!!
Ça arrive, ça arrive, on vient de retrouver une connexion Internet correcte!
Je ne sais pas si le cocktail est meilleur avec beaucoup ou peu de blanc au-dessus … mais celui de Kévin a plus de blanc !!!!!!
Bisous
Alors comment dire…pour une fois Kevin était plus énergique que moi :-P. Plus de blanc parce que plus de mouvement dans le shaker et le blanc d’œuf a beaucoup aimé! Mais franchement, le blanc se boit difficilement alors je préfère avec moins de blanc ;-). Mais il faut avouer que les bars le servent avec beaucoup de blanc donc je m’incline.