Le court trajet de bus de Siem Reap s’est bien déroulé…enfin…Elise couve quelque chose, son ventre travaille sérieusement et il devient hors de question de manger quoi que ce soit. A Battambang, nous n’avons pas d’hôtel de réservé, John et Eliane souhaitait voyager « autrement », i.e. découvrir notre façon de voyager… Du coup, on va devoir porter les sacs-à -dos pour trouver un hôtel, ce qu’ils n’ont pas encore eu l’occasion de faire jusqu’ici (porter leurs sacs) – on voyage bien trop dans le luxe depuis le début du Cambodge. Et là , ils vont devoir parcourir…5m !!! Juste besoin de traverser la rue. Ben oui, on ne va tout de même pas oublier qu’on voyage avec les parents ;-). On avait repéré cet hôtel sur Internet et on le trouvait intéressant pour sa proximité avec la station de bus et les différentes catégories de chambres qu’il offre (petit budget pour nous à correct pour les parents). Chacun y trouve son compte.
Quartier libre jusqu’à 18h. Un chauffeur de tuk tuk nous a accompagnés jusque dans l’hôtel pour nous offrir ses services pour des visites. Ok, nous partirons le lendemain avec lui pour visiter les alentours de Battambang. Elise est KO, elle a vraiment très mal au ventre. A 18h, on se retrouve tous et c’est au tour de Kevin de déclarer forfait : il se sent fiévreux. Du coup, c’est au lit tous les 2 alors que John et Eliane, vigoureux et immunisés, partent en ville pour dîner et réserver un cours de cuisine pour le surlendemain. A notre grande surprise, ils ont obtenu une réduction sur les cours de cuisine…c’est qu’ils apprennent vite !
Le lendemain, le réveil est difficile. Elise a passé la moitié de la nuit aux toilettes (on vous passe les détails) et elle reste scotchée au lit. Pour Kevin, la nuit a été réparatrice et il part donc, avec ses parents, faire le tour de Battamabang, sans Elise
Encore une fois, on part en se laissant totalement guider par note chauffeur de tuk-tuk (Elise malade et Kevin fainéant, ce sont John et Eliane qui prennent la relève de la rédaction pour la journée – avec relecture et corrections biensûr !!! J). Notre chauffeur de tuk-tuk, Bat, parle un excellent anglais et s’improvisera guide par la même occasion à notre plus grand bonheur. Enfin, au final, c’est surtout Kevin qui comprend et qui doit faire la traduction aux parents :-P.
A 9h, on commence par…la poste ! Non, ce n’est pas une visite prévue mais Eliane souhaite poster les cartes. John donne 100$ pour payer 10$ et on assiste alors à un cérémonial : la guichetière appelle un gars qui était affalé sur un poteau, qui va prendre le billet pour le remettre à un autre gars dans le bureau, qui fait venir quelqu’un qui ferme la porte. On attend 5 minutes…un gars sort du bureau pour appeler celui du poteau, qui va chercher du change pour le remettre à la guichetière qui rend le solde à John. La boucle est bouclée ! 10 minutes…pas trop mal…
Enfin, le tour commence réellement et, chemin faisant, nous voyons un jeu de pétanque qui, avec le pain, est l’un des seuls héritages de la présence française qui ait perduré (ndlr: ça fait penser au Laos).
Puis, nous visitons une maison cambodgienne typique, en bois, sur pilotis. La propriétaire, qui parle un français impeccable, signe d’une bonne éducation, nous montre des objets anciens que recèle sa maison: une boîte de bétel qui servait jadis à l’ hygiène dentaire, des instruments de musique, son mobilier, sa cuisine rudimentaire et un appareil pour séparer le riz de son écorce.
Après avoir repris notre chemin et croisé quelques paysages intéressants (diverses plantes type ananas, jack fruit, coton, etc., village de pêcheur…), nous arrivons au temple de Phnom Banan. A Phnom Banan, l’escalier de 358 marches permet d’accéder en haut d’une colline au prasat Banan, un temple qui, selon les habitants de la région, aurait inspiré Angkor Wat !
Après le petit exercice de monter les marches qui nous a assoiffés, il est 11h30 et nous pouvons aller nous désaltérer. Direction, donc, le seul vignoble Cambodgien. Cette petite propriété produit du jus de raisin, un jus avec gingembre, du vin rouge et une sorte de brandy.  Pour 2$, nous pouvons goûter à l’ensemble ;  les hommes se collent à la tâche plus par devoir que par envie ; mais c’est important de découvrir les autres cultures, vous nous comprenez, non ? 😉
Première gorgée, le jus de gingembre arrache la gorge ; le jus de raisin est fade ; le vin est excellent… pour mettre dans une salade tellement il est aigre ; le brandy est sans saveur. Plus par devoir que par envie, on a fini les verres. Dur dur les déconvenues du touriste-explorateur. Nous comprenons pourquoi il n’y a pas d’autre vignoble au Cambodge.
Nous partons alors en direction de notre dernière étape : un second temple en haut d’une colline. A Phnom Sampeau, un escalier de près de 800 marches grimpe jusqu’à un ensemble de temples. A en croire  Bat, il faut 1h pour monter par les escaliers. Les homes  établiront sans doute un record en le faisant en 15 minutes.
Les fainéants peuvent, sinon, prendre une route en lacet avec des moto-dops. Eliane se lance dans cette aventure et… s’étale en voulant monter dessus, refroidissant le chauffeur, Kevin et John. Ces 2 derniers, en haut, la recherchent en vain. Après 20 minutes d’attente, ils croiseront des singes mais toujours pas d’Eliane en moto-dop… les scénarios du pire sont envisagés. En amorçant la descente par la route, ils croisent enfin Eliane qui arrive tranquillement après avoir fait quelques visites en chemin. En effet, le conducteur l’a emmenée voir des grottes charniers qui témoignent de la férocité des Khmers rouges. Ces derniers emprisonnaient leurs prisonniers dans les temples et les tuaient en les jetant du haut de ces grottes.
Nous prenons, enfin, notre déjeuner au bas du mont puis suivons notre guide qui nous raccompagne sur Battambang vers 15h30.
Le soir, Elise se porte un peu mieux et nous partons tous ensemble en quête d’un restaurant. Après un copieux repas (enfin, cela restera du riz blanc pour Elise), nous rentrons reprendre des forces pour attaquer la journée du lendemain qui s’annonce prometteuse.
Début de notre deuxième journée à Battambang par notre cours de cuisine : une activité comme on les aime ! Au Cambodge, il y a 1 spécialité très connue qu’on adore : le Lok Lak. Ça tombe bien, c’est au menu de ce matin. Mais en plus, nous allons découvrir l’une des autres grandes spécialités : le Fish Amok. En supplément, nous cuisinerons également un Chicken w/ basil and Morning glory (une plante que l’on trouve ici). Les réjouissances annoncées, nous voici au marché avec notre chef cuistot. On y découvre plusieurs plantes que l’on ne connaissait pas mais on y assiste surtout au découpage du poisson on ne peut plus frais (bien vivant quelques secondes plus tôt devant nous). On croise quelques tortues vivantes également (mais plus pour très longtemps il semblerait). C’est assez sympa d’aller acheter ses ingrédients dans cet environnement, surtout que nous ne sommes que tous les 4 + une autre demoiselle française avec notre chef cuistot.
Le cours de cuisine est super : découpages au couteau de pro, cuisson au wok et dégustations. Le Fish Amok et le Lok lak sont particulièrement délicieux mais on est complétement pleins en sortant du cours !
C’est bien connu: la bonne bouffe appelle à la sieste. Nous nous accordons donc un repos bien mérité pour le début d’après-midi, surtout qu’Elise est encore bien faible. Ce n’est qu’à 16h que Bat (toujours le même chauffeur de Tuk tuk) vient nous chercher pour nous emmener au Bamboo Train. Le Bamboo Train, c’est l’activité du coin. C’est, comme son nom l’indique, un train en Bambou que les locaux (mais aussi et surtout les touristes) utilisent pour se rendre d’une ville à une autre. A l’heure où nous y allons, il n’y a clairement plus que les touristes qui l’utilisent. Il n’y qu’une voie de chemin de fer, ce qui rend ce voyage très typique….
Alors la particularité du Bamboo train est qu’il se démonte très facilement. Alors quand un train en croise un autre, il se passe ça :
Traduction : « Bon, tu démontes » « Ah non, va- y toi » « Non, fais c**** (biiip), j’ai déjà démonté pleins de fois à l’aller » « oui mais regarde y’aura un train derrière moi et faudra que tu le laisses passer » « oui mais j’ai pas arrêté à l’aller, j’ai démonté au moins 5 fois et laissé passer 10 trains, c’est à toi de le faire » « pfff, ok ».
Remarquez comme nous avons fait de nets progrès en Khmer depuis notre arrivée !!! Bref, tout ça pour dire que parfois, ils ont du mal à se décider pour savoir qui va démonter son train. Mais en même temps, il y a une réelle entraide entre chaque conducteur puisque le premier qu’on croise doit aider notre conducteur à démonter le train et le dernier qui passe doit aussi s’arrêter pour aider notre conducteur à remonter son train. Le démontage du train, comment ça se passe ? Très facilement ! Jugez par vous-même :
Puis arrive l’obstacle suivant : un feu au milieu de la voie de chemin de fer…Eh bien pas de problème mesdames messieurs, serrez les fesses ça va chauffer !
Au final, le truc le plus drôle, c’est quand même la droiture des rails ! On vous laisse, encore une fois, juger par vous-même !
Ce petit trajet en train était bien agréable et atypique. On ne s’attendait pas à atteindre une telle vitesse ! L’heure était très bien choisie car le coucher de soleil aux alentours sur cette belle campagne nous aura comblé.
Au retour, on se détend autour d’un verre avec quelques parties de tarrot et un bon repas Khmer (toujours !)
Et voilà . Notre séjour à Battambang s’achève. Nous prenons le bus direction Phnom Penh le lendemain où nous arriverons en début d’après-midi, juste le temps de profiter d’un massage fait par des aveugles qui nous fera le plus grand bien après nos 6 mois de voyage et de sac au dos !
Super d’avoir de vos nouvelles !!!! Depuis le temps …
Nous, on a bien rigolé avec le train en bambou !!! On se demandait combien de trains se croisaient par jour parce que franchement, à la fin de la journée, ils doivent en avoir ras le bol de démonter et remonter ce train !!!! Et puis pour les touristes … ras le bol à la fin non ?!